Le Cancer du Larynx

Le larynx est situé au niveau du cou, dans sa partie médiane.

C’est là que se situent les cordes vocales, qui nous permettent de parler.

Elles sont juste en arrière de la pomme d’Adam (cartilage thyroïde).

Il comprend trois structures :

  • l’os hyoïde, en forme de fer à cheval
  • le cartilage thyroïde, c’est la pomme d’Adam, qui comprend les cordes vocales
  • le cartilage cricoïde.

Il comprend  trois parties :

  • la partie supraglottique, qui se trouve au-dessus des cordes vocales, et qui comprend l’épiglotte.
  • La partie glottique, qui comprend les cordes vocales.
  • La partie sous glottique, située immédiatement sous les cordes vocales, incluse dans le cartilage cricoïde.

Deux grands facteurs favorisent la survenue d’un cancer ORL :

  • le tabac
  • l’alcool

Si vous êtes fumeur, et que vous consommez de l’alcool, vous avec 40 fois plus de risques d’avoir un cancer du larynx, qu’une personne qui ne fume pas et ne boit pas !

Les signes d’appel

  • La voix devient enrouée : c’est la dysphonie. Toute dysphonie persistante doit être examinée par le médecin oto-rhino-laryngologiste ou O.R.L. C’est souvent le premier signe, auquel il faut prêter attention,
  • Une gêne à la déglutition persistante, c’est la dysphagie,
  • Otalgie réflexe lors de la déglutition. Cette douleur à l’oreille est unilatérale, à chaque fois que le patient déglutit,
  • Difficultés respiratoires, c’est la dyspnée inspiratoire,
  • Adénopathie cervicale unilatérale chronique. Elle est souvent située dans la partie médiane du cou (zone deux),
  • Amaigrissement,
  • Altération de l’état général.

Que doit-on faire ?

  • Votre larynx doit être examiné par un médecin spécialiste en oto-rhino-laryngologie (O.R.L.).
  • Cet examen n’est absolument pas douloureux.

Nous utilisons un fibroscope souple, flexible, couplée à une caméra, qui est délicatement passé dans les fosses nasales (si nécessaire avec une anesthésie locale), afin de pouvoir examiner les cordes vocales et l’ensemble du pharyngolarynx.

Un enregistrement photographique est effectué, pour compléter l’étude de votre larynx.

Une palpation du cou doit être systématique afin de rechercher un problème ganglionnaire, une adénopathie cervicale.

En cas d’atteinte du larynx, ou du pharynx, un bilan va être effectué, au cours d’une hospitalisation courte, que nous réalisons, aussi bien au niveau de la Clinique du Parc, que de la Clinique des Cèdres.

 

 

Le bilan

Ce bilan comprend :

  • Un examen endoscopique du larynx, du pharyngolarynx sous anesthésie générale. Des optiques grossissantes sont utilisées, pour bien visualiser la tumeur. Les biopsies sont effectuées, et envoyées au médecin anatomopathologiste.
  • Un examen endoscopique de l’oesophage, avec éventuellement des colorations, est effectué afin de rechercher une localisation au niveau de l’oesophage (détection par auto fluorescence de lésions débutantes).
  • Une exploration respiratoire, avec éventuellement endoscopie.
  • Un examen tomodensitométrique du larynx permet de compléter le bilan local, et d’apprécier l’extension de ce cancer. Il permet d’étudier la loge hyo-thyro-épiglottique, de la commissure antérieure (partie antérieure des cordes vocales, zone fragile),  le cartilage, et l’extension ganglionnaire.
  • Une exploration tomodensitométrique pulmonaire, afin d’éliminer toute métastase, ou cancer pulmonaire.

D’autre bilan complémentaire peuvent être envisagés, en fonction des résultats, et l’état clinique du patient :

  • IRM, pour l’étude des tissus mous (cavité buccale).
  • Tomographies par émission de positons (TEP Scanner), qui permet de détecter certaines tumeurs à croissance rapide.

 

Classification TNM

Après ce bilan, en cas de cancer du larynx, il est possible que votre chirurgien O.R.L. vous parle de classification TNM. De quoi s’agit-il ?

Le « T » désigne l’extension locale de la tumeur, par exemple pour le larynx :

  • Cancer T1 : la tumeur est petite, limitée à la corde vocale, avec des cordes vocales entièrement mobiles.
  • Cancer T2 : la tumeur est un peu plus étendue au niveau de la corde vocale, la mobilité de cette corde vocale peut être diminuée, mais il n’y a pas de fixité de la corde vocale.
  • Cancer T3 : la tumeur envahit la corde vocale en profondeur, la corde vocale ne peut plus bouger, elle est fixe.
  • Cancer T4 : la tumeur a envahi les cartilages qui constituent le larynx, cartilage thyroïde, ou cartilage cricoïde.

Le « N » désigne l’extension de la tumeur aux noeuds lymphatiques, du cou ou ganglions lymphatiques du cou :

  • N0 : il n’y a pas d‘atteinte lymphatique, pas de ganglion.
  • N1 ou N2a : il existe une adénopathie cervicale, du même côté que le cancer.
  • N2b : il existe plus d’une adénopathie cervicale, du même côté que le cancer.
  • N2c : il existe des adénopathies cervicales des deux côtés du cou, à droite et à gauche.
  • N3 : il existe une adénopathie cervicale de plus de 6 cm de diamètre.

Le « M » désigne les métastase à distance, dans un autre organe :

  • M0 : il n’y a pas de signes de métastase dans le corps.
  • M1 : il y a de métastases dans le corps, par exemple au poumon.

Lorsque le diagnostic du cancer a été établi, le cas de chaque patient est discuté de façon individuelle et personnalisée en réunion multidisciplinaire (RCP), et un protocole thérapeutique est élaboré de façon concertée, multidisciplinaire, entre le chirurgien oto-rhino-laryngologiste (ORL), le médecin oncologue, et le médecin radiothérapeute.

Equipe médicale

L’équipe médicale va intervenir pour traiter au mieux le patient atteint d’un cancer ORL. Le chirurgien O.R.L. n’est pas le seul à intervenir.

Il peut faire appel à :

  • un radiothérapeute
  • un oncologue
  • un chirurgien dentiste
  • un stomatologue
  • un chirurgien plasticien
  • une orthophoniste
  • un nutritionniste
  • des infirmières
  • un psychothérapeute
  • un psychologue ou psychiatre
  • autres.

Une consultation d’annonce est systématiquement organisée, avec le patient, qui peut être accompagné de sa famille, s’il le souhaite.

Le diagnostic est annoncé, ainsi que les différentes possibilités thérapeutiques. Les facteurs favorisants sont évoqués et discutés, afin de restaurer un meilleur état général au patient.

Le traitement

Le traitement va reposer sur l’association de :

  • La chirurgie, et nous disposons à la Clinique des Cèdres et à la Clinique du Parc des techniques les plus modernes pour traiter ce cancer (chirurgie endoscopique, chirurgie assistée par robot).
  • La chimiothérapie, et d’immenses progrès ont été effectués à ce niveau.
  • La radiothérapie, avec les nouvelles techniques d’irradiation, permettant de préserver au mieux les tissus sains.