Les paralysies faciales 

La paralysie faciale constitue une des disgrâces les plus intolérables. Le malade en est réduit à se montrer d’un seul profil, ou doit présenter le masque d’un visage figé.

Il est donc important de prévenir cette paralysie faciale, lorsque nous effectuons une chirurgie à proximité du nerf, et de traiter toute paralysie faciale extrêmement rapidement, lorsque nous voyons ce patient en consultation.

Le nerf facial, VIIème nerf crânien, est un nerf mixte, constitué d’une volumineuse fonction motrice pour les muscles de la face et du cou, et une racine sensitivo-sensorielle grêle.

  • Il chemine dans l’angle ponto-cérébelleux au contact du nerf auditif et des nerfs vestibulaires.
  • Il pénètre dans le rocher, et présente à ce niveau trois portions.
  • Il sort du crâne au niveau du trou stylomastoïdien (foramen stylomastoïdien).
  • Il pénètre dans la parotide et il se divise en deux branches, une branche supérieure temporo-faciale, et une branche inférieure cervico-faciale.

Évaluation et bilan d’une paralysie faciale:

  • Examen clinique de la face au repos, et à la mimique.
  • Examen otoscopique.
  • Étude électrophysiologique, électromyographie de détection, electroneuronographie.
  • Tests topographiques (test de Schirmer, réflexe stapédiens, étude de la sécrétion salivaire).
  • Examen tomodensitométrique du rocher.
  • Examen I.R.M.

Le nerf facial peut présenter plusieurs niveaux de souffrance :

  • Neurapraxie (démyélinisation sans interruption axonale)
  • Axonotmésis (interruption de la gaine de myéline et de l’axoplasme)
  • Neurotmésis (interruption complète du nerf).

Prévention d’un traumatisme du nerf facial lors d’une intervention chirurgicale :

Monitoring du nerf facial permettant de vérifier l’absence de souffrance du nerf pendant une intervention chirurgicale à proximité de ce nerf (chirurgie de l’oreille, chirurgie de la parotide) et nous disposons à la Clinique des Cèdres et la Clinique du Parc de ce matériel performant.

Paralysies faciales post-traumatiques

Traumatisme du rocher

Il faudra systématiquement effectuer un examen otoscopique, un bilan audiométrique, et un scanner du rocher.

  • En cas de paralysie faciale totale et complète, un abord chirurgical sera envisagé en urgence, afin de décomprimer le nerf facial, ou de suturer ce nerf, avant sa dégénérescence.
  • En cas de paralysie faciale retardée ou incomplète, une corticothérapie à forte dose (2 à 3 mg/Kg/jour) sera effectuée.

Paralysie de Bell :

Paralysies faciales iatrogènes

Elles peuvent survenir au cours d’une intervention chirurgicale effectuée au contact du nerf facial, pour un cholestéatome de l’oreille moyenne, ou une tumeur de la glande parotide.

L’évolution des techniques et des connaissances a considérablement réduit ce risque.

L’utilisation d’un matériel performant tel que le monitoring du nerf facial nous permet de surveiller et de prévenir une éventuelle souffrance de ce nerf.

Nous utilisons la Clinique du Parc, et à la Clinique des Cèdres un monitoring du nerf facial pour la chirurgie de l’oreille moyenne, et notamment de certains cholestéatomes, ainsi que pour la chirurgie des tumeurs de la glandes parotide (adénome pléomorphe, tumeur maligne).

Paralysies faciales tumorales

  • Neurinome du nerf facial (tumeur rare).
  • Cholestéatome de l’oreille moyenne (complication rare du cholestéatome), qui doit toujours être opéré après un bilan radiologique précis, qui va guider le geste chirurgical.

Nous effectuons systématiquement un scanner du rocher avant une chirurgie de l’oreille moyenne.

Autres lésions, notamment tumeurs et carcinomes de la parotide.

Paralysies faciales infectieuses

  • Otite moyenne aiguë et mastoïdite.

Il existe un syndrome infectieux, une otalgie. L’examen otoscopique avec prélèvement bactériologique est systématique (Haemophilus influenzae, pneumocoque sont légèrement les plus fréquents).

Le traitement est médical associant une antibiothérapie adaptée, et une corticothérapie à la dose de 1 mg/kg/j.

  • Otite externe maligne.

Il s’agit d’une ostéite extensive extrêmement grave.

Elle survient chez le sujet diabétique, d’autant plus qu’il est insulinodépendant et déséquilibré, en cas d’immunodéficience ou d’hémopathie.

Un scanner est systématiquement demandé, qui met en évidence une ostéite du tympanal. Une I.R.M. précise les lésions.

Le traitement doit être prolongé, basé sur une antibiothérapie par voie intraveineuse, adaptée en fonction du germe, parfois associée à une oxygénothérapie hyperbare.

  • Maladie de Lyme. Elle est transmise par des tiques (Borrelia burgdorferi).
  • Otite tuberculeuse (rare).

Il faut y penser devant une paralysie faciale, associée à une otite chronique non cholestéatomateuse.

Zona du ganglion géniculé.

Paralysie faciale a frigore

C’est la maladie de Charles Bell, elle est extrêmement fréquente, et le virus herpès semble être à l’origine de cette paralysie.

Son évolution est bien connue:

  • 71 % des patients recouvrent une fonction faciale normale
  • 16 % des patients gardent des séquelles motrices.

Le traitement est médical, corticothérapieprécoce  à forte dose.

Dans certaines paralysies faciales totales et sévères, une décompression du nerf facial pourra être discutée.

Elle sera réalisée par le chirurgien O.R.L., qui a l’habitude de ce type de chirurgie.

Paralysies faciales et maladies générales

  • Collagénoses.
  • Vascularites.
  • Sarcoïdose.
  • Sclérose en plaques.

Traitement des paralysies faciales

Il est capital de recevoir en urgence les patients atteints de paralysie faciale.

Le traitement repose sur :

  • Une corticothérapie à forte dose (1 à 2 milligrammes par kilo et par jour). Ce traitement doit être entrepris au plus tôt, car il n’a plus d’intérêt au-delà du 14e jour de paralysie faciale
  • Traitement antiviral, lorsque le virus herpès est suspecté (Valacivlovir ou Zelitrex)
  • Soins oculaires (larmes artificielles, pommades oculaires, fermeture de la paupière la nuit)
  • Kinésithérapie faciale, dont le but est de décontracter le côté sain, sans stimulation électrique afin d’améliorer la symétrie faciale
  • Exceptionnelle décompression du nerf facial, lorsque la paralysie faciale est massive avec prise de contraste à l’I.R.M., témoin d’un oedème majeur du nerf lors de son passage dans le rocher.
  • Le traitement étiologique dépend de la cause de la paralysie faciale.