Glande sous-maxillaire ou glande submandibulaire

La région submandibulaire est située au-dessous du plancher de la cavité buccale, et contient la glande submandibulaire, les vaisseaux linguaux, ainsi que le nerf grand hypoglosse et le nerf lingual.

Les premières descriptions anatomiques précises des glandes salivaires date du XVIIe siècle, et c’est Thomas Wharton qui a identifié la glande sous-maxillaire (glande submandibulaire), et a donné son nom au canal excréteur de cette glande, connu comme le canal de Wharton.

Devant la suspicion d’un problème salivaire, il faut rechercher :

  • L’existence d’une douleur ou d’une otalgie réflexe
  • L’évolutivité des signes et leur rythme éventuel par rapport à la prise d’alimentation (gonflement au moment des repas)
  • Une pathologie générale, comme la prise de médicaments, les habitudes alimentaires, les expositions professionnelles, les manifestations pulmonaires, ophtalmologiques, endocriniennes.

Les examens complémentaires sont représentés par :

  • Une radiographie simple à la recherche d’une lithiase
  • Une sialographie
  • Une échographie
  • Une IRM.

La sialo-endoscopie, que nous effectuerons grâce à des optiques spécifiques de petit calibre permet de dilater le canal excréteur, ou d’extraire une lithiase.

Anomalies fonctionnelles des glandes salivaires

Excès de production de salive, ou ptyalisme.

La cause peut être :

  • Locale, lors d’une piqûre,
  • A distance (ulcère, gastrite, lithiase vésiculaire),
  • D’ordre général (neurologique),
  • Liée à une intoxication exogène médicamenteuse,
  • Favorisée par un désordre endocrinien.

Insuffisance de production de salive, ou xérostomie.

La cause peut être :

  • D’origine centrale (psychose, syndrome dépressif, tumeur cérébrale, etc.)
  • D’origine périphérique (oreillons, syndrome de Gougerot-Sjögren, sarcoïdose)
  • Secondaire aux séquelles de radiothérapie
  • Secondaire à une pathologie de l’équilibre hydro-électrolytique (diabète, vomissements, diarrhées)
  • D’origine médicamenteuse (psychotropes).

Les sialites

Les sialites regroupent toute la pathologie inflammatoire des glandes salivaires :

  • Sialite ourlienne (oreillons)
  • Cytomégalovirus (rare, et survenant sur un terrain immunodéprimé)
  • Infection bactérienne, avec douleurs importantes et syndromes infectieux
  • Sialoadénite tuberculeuse.

Les lithiases submandibulaires ou lithiases de la glande sous-maxillaire

Elles surviennent surtout à l’âge adulte, et se manifeste par un gonflement de la glande submandibulaire au moment du repas, glande qui devient douloureuse et sous pression.

L’examen endobuccal montre une absence de sécrétions au niveau du canal de Wharton, une turgescence de l’ostium du canal de Wharton avec sialorrhée purulente lors de la pression de la glande submandibulaire ou sous-maxillaire.

La palpation du canal de Wharton retrouve souvent le calcul enclavé dans ce canal.

Le traitement permet de passer la phase aiguë (antibiotique et anti-inflammatoire, antispasmodiques).

Lorsqu’il s’agit d’une pathologie chronique récidivante, les techniques locales sont maintenant à notre disposition. Il s’agit de l’endoscopie des canaux excréteurs.

Nous utilisons une optique spécifique de petit calibre qui nous permet de pénétrer dans le canal de Wharton, de visualiser le calcul responsable, et de l’extraire, sous contrôle de la vue, grâce à des paniers adaptés.

Lorsque les crises infectieuses douloureuses sont récidivantes, avec destruction du tissu glandulaire, il faut à ce moment-là effectuer une sous maxillectomie par voie externe, intervention que nous réalisons, en tant qu’ORL chirurgicaux, à la Clinique du Parc et à la Clinique des Cèdres.

Autres tumeurs de la glande submandibulaire ou sous-maxillaire

  • Adénome pléomorphe ou tumeur mixte
  • Tumeurs malignes de la glande sublinguale ou sous-maxillaire (carcinome adénoïde kystique, carcinome muco-épidermoïde)
  • Lymphome
  • Amylose
  • Sarcoïdose.

Chirurgie glande sous-maxillaire ou submandibulaire

Lorsqu’il s’avère nécessaire d’effectuer une ablation de la glande submandibulaire ou sous-maxillaire, le médecin ORL, chirurgien cervico-facial, est habilité pour cette chirurgie, sous anesthésie générale.

La cicatrice est réalisée dans un pli cutané, afin de pouvoir s’effacer, et se confondre avec ce pli.

L’intervention doit respecter :

  • le rameau mentonnier du nerf facial (nerf moteur pour le muscle du menton),
  • le nerf lingual (située au niveau de la partie profonde de la loge et qui assure la sensibilité du plancher buccal),
  • les vaisseaux faciaux et linguaux.

L’intervention dure moins d’une heure.

Analyse de la glande

La glande peut être analysée pendant l’intervention chirurgicale (examen extemporané), par un médecin anatomopathologiste, qui vient au bloc opératoire, pour effectuer une première analyse sous microscope.

  • En cas de tumeur bénigne, l’intervention s’arrête à l’ablation de la glande sous-maxillaire (glande sublinguale).
  • En cas de lithiase au niveau du canal de Wharton, il faut toujours veiller à enlever l’ensemble de calculs présents dans ce canal de Wharton, soit par la voie d’abord externe réalisée pour enlever la glande sublinguale, soit en y associant une voie d’abord intra-buccale pour enlever des calculs très antérieurs.

La persistance d’une lithiase au niveau du canal de Wharton pourrait, en effet, être à l’origine de récidives infectieuses.

En cas de tumeur maligne de la glande sublinguale ou de la glande sous-maxillaire, le chirurgien O.R.L. a la compétence pour effectuer dans le même temps opératoire que l’ablation de la glande sous-maxillaire, un évidement ganglionnaire jugulo-carotidien indispensable.

Aspects pratiques

L’hospitalisation dure 24 heures ou 48 heures.

Les agrafes qui referment la peau sont enlevées avant le retour à domicile, et un pansement spécifique est posé sur la cicatrice, que le patient conserve pendant une dizaine de jours.