LA POLYPOSE NASOSINUSIENNE

La polypose nasosinusienne (PNS) est une maladie inflammatoire chronique du nez et des sinus.

Elle aboutit à la formation de polypes, déceler à l’examen endoscopique des fosses nasales, dont l’origine provient de l’ethmoïde.

Elle a la particularité d’être bilatérale. Elle touche plus de 2 % de la population adulte, et son incidence étant d’augmentation.

Elle n’est pas d’origine allergique.

Elle peut être associée à un asthme dans 20 à 40 % des cas et une intolérance à l’aspirine (maladie de Widal), plus rarement associée à une vascularite (syndrome de Churg et Strauss).

Chez l’enfant entre 4 et 12 ans, la présence d’une polypose nasosinusienne doit faire rechercher une mucoviscidose. Le diagnostic repose sur le test à la sueur.

Les formes familiales sont relativement nombreuses (prédisposition génétique).
 

Aspects cliniques

Les patients se plaignent de :

  • Obstruction nasale
  • Troubles de l’odorat, hyposmie ou anosmie
  • Rhinorrhée
  • Prurit nasal, éternuements, céphalées.

Ces symptômes évoluent par poussées.

Les troubles de l’odorat ont une grande valeur diagnostique.

Le diagnostic repose sur l’examen endoscopique des fosses nasales, effectuée par l’ORL. Il met en évidence des polypes multiples de taille variable, translucides, souvent organisés en grappes de raisin.

Cet examen est effectué au cabinet de l’O.R.L., sans aucune anesthésie, ou bien sous anesthésie simplement locale par un spray de Xylocaïne. Les images sont visualisées sur un écran de télévision, et peuvent être stockés, dans notre fichier informatique, pour suivre l’évolution de la maladie et l’impact des thérapeutiques proposées.

Un examen tomodensitométrique, sans produit de contraste permet d’évaluer l’importance de cette polypose nasosinusienne (bilan des lésions).

L’atteinte se situe au niveau de l’ethmoïde antérieur en début de maladie, puis atteint l’ethmoïde postérieur et les autres sinus (maxillaire, sphénoïdal, et sinus frontal).

Cet examen tomodensitométrique est indispensable en cas de décision chirurgicale.

  • Un bilan pulmonaire est nécessaire, recherche d’un asthme ou d’une hyperréactivité bronchique.
  • Un bilan allergologique est également effectué.

Polypose endoscopique :

 

Stade 1 :

 

Stade 2 :

 

Stade 3 :

Le Traitement

Il est dans un premier temps médical, et doit s’adapter à l’importance de la polypose nasosinusienne, et à sa sensibilité aux traitements entrepris.

Le but du traitement est de restaurer la ventilation nasale, restaurer l’odorat et le goût, éviter les récidives, et stabiliser une maladie pulmonaire (favorisée par les écoulements postérieurs de médiateur de l’inflammation, la diffusions systémique de leucotriènes, et la respiration buccale).

Lors de la première consultation, un traitement médical d’attaque est prescrit en l’absence de contre-indication :
 

  • corticothérapie par voie générale, à 1 mg par kilo et par jour, pendant 10 jours
  • corticothérapie locale à terme
  • antibiothérapie, en cas de surinfection.
     

Lors de la deuxième consultation, au bout d’un mois, une évaluation du résultat de ce traitement est effectuée.

En cas d’amélioration, le traitement corticoïde local est obligatoirement poursuivi, selon un rythme journalier.

Deux à trois cures courtes de corticothérapie par voie générale peuvent être envisagées dans l’année.

Quand la symptomatologie devient invalidante, et en cas d’échec du traitement médical, une micro chirurgie endonasale sera proposée.

Il s’agit d’une ethmoïdectomie radicale, enlevant la totalité de la muqueuse sinusienne. Le cornet moyen est enlevé, mais il est impératif de conserver le cornet inférieur, afin d’éviter tout problème de rhinite chronique ou de syndrome de nez vide.

Ce traitement sera suivi d’une surveillance endoscopique régulière par l’O.R.L., et de la poursuite de la corticothérapie locale.

La micro chirurgie endonasale réduit les signes nasaux :

  • obstruction
  • anosmie
  • rhinorrhée.
  • Elle réduit le volume des muqueuses produisant des polypes.
  • Elle contribue à stabiliser la maladie pulmonaire, éventuellement associée.

 

  

Autres Sinusites

Sinusite unilatérale :
 

  • Polype de Killian
  • Corps étranger intra-sinusien (aspergillose)

 

  • Tumeur bénigne (papillome, mucocèle)
  • Tumeur maligne (sinus maxillaire, ethmoïde).

Une sinusite unilatérale doit être opérée.